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lundi 28 juillet 2014

EXTRAIT DU CHAPITRE 4 ET 5 DE L'OUVRAGE:"LE REVE HAITIEN: ENIGME" EN PROMO SUR WWW.UNIBOOK.COM OU WWW.THEBOOKEDITION.COM. DECOUVRIR ET PROCURER MAINTENANT MEME LOL....

Chapitre Quatrième
Style de vie américain
Le style de vie américain (« American way of life ») qui désigne un mode de vie fondé sur une société de consommation, symbole de prospérité capitaliste représenté par les appareils électroménagers, l'automobileHollywoodla mode, le contenu des séries télévisées américaines, etc., est notamment très envié par les Européens, surtout entre les années 1920 et 1960.

On peut également rapprocher le concept de rêve américain avec la notion de Frontier (« frontière »), désignant un front pionnier, la progression de la nation et de la civilisation face à la nature sauvage, comme ce fut le cas lors de l'expansion du Far West (au détriment des Amérindiens), qui a marqué l'histoire américaine au cours du XIXe siècle. Cette idée est devenue un état d'esprit typiquement américain et pas seulement lié à une expansion économique et territoriale, comme en témoigne le concept développé par l'administration du président John Kennedy au début des années 1960 : la Nouvelle Frontière, qui ne se référait pas seulement à la conquête de l'espace, mais aussi à des changements dans la société et les mentalités.
Un peu d’Histoire sur le rêve américain face à la Statue de la Liberté à New York
La Statue de la Liberté à New York symbolise l'idée de rêve américain pour des milliers de migrants venus par l'interface atlantique.

C’est le rêve de la liberté pour tous, liberté de conscience, de pensées, de parole, de la presse, d’idéologie, de mode vie, de choix, de religion, d’association et d’être libre enfin, de prospérer, de devenir riche et de connaitre le bonheur sur terre…

L’égalité des chances pour tous sans conditions…

-Le Golden Gate Bridge (ci-dessous avec vue sur la baie de San Francisco) représente un symbole de même portée pour les migrants de l'interface pacifique.

Dès l'époque coloniale, le roi d'Angleterre utilisait le rêve américain pour stimuler l'immigration et le peuplement de l'Amérique du Nord. Il vantait l'immensité du territoire, synonyme d'opportunités quasi illimitées, ainsi que l'accès facile à la terre, qui constituait l'aspiration de nombreux paysans dans la métropole. Celui qui réussissait à devenir propriétaire acquérait de fait le droit de vote pour les députés de la Chambre des communes.

Cependant, les migrants des XVIIe et XVIIIe siècles trouvaient bien souvent des conditions de vie difficiles lorsqu'ils arrivaient en Amérique : attaques des Amérindiensmaladiesclimat rigoureux, etc.

Pour les puritains anglais, la Nouvelle-Angleterre ou le Nouveau-monde américain est idéalisé comme la « Terre promise » où ils pourraient prendre un nouveau départ et construire une société neuve, loin des persécutions en vigueur en Europe.

La Révolution américaine fait progresser l'idée du rêve américain. Dans la Déclaration d'indépendance américaine de 1776, la « poursuite du bonheur » figure parmi les droits inaliénables de l'Homme, à côté de la liberté et de l'égalité.
Avec la Révolution industrielle, de nombreux Américains avaient réussi à s'enrichir au cours du XIXe siècle, à force de courage et d'esprit d'entreprise (Andrew CarnegieJohn D. Rockefeller).
Des centaines de milliers d'Européens quittaient à cette époque le Vieux Continent pour échapper aux persécutions religieuses (Juifs d'Europe de l'Est), à la pauvreté (Italiens) ou à la famine (Irlandais). L'accès aux immenses territoires de l'ouest des Etats Unis d’Amérique ouvrait des possibilités d'accès à la propriété foncière.
L'expression « rêve américain » fut utilisée pour la première fois par James Truslow Adams dans son livre The Epic of America (1931). Elle signifie alors l'accès aux libertés fondamentales et l'ascension sociale par le mérite.
Le XXe siècle est marqué par la lutte des minorités (NoirsAmérindiensfemmeshomosexuels) à participer pleinement au rêve américain, en ayant les mêmes droits que les autres AméricainsMartin Luther King prononce son fameux discours I have a dream (J'ai un rêve) pour l'abolition des discriminations.
Du rêve américain à la réalité vivable et celui des autres pays européens aujourd’hui
Le rêve américain est un idéal et un concept et a été pris comme modèle par des milliers de colons venus trouver la richesse et la gloire en Amérique.
Selon une étude de The Pew Charitable Trusts via leur Economic Mobility Project datant de 2007, la mobilité économique qui fait que d'une génération à une autre les revenus augmentent n'a pas de réalité statistique.
Les autres pays font même mieux, comme c'est le cas de la France (où la mobilité est 1,2 fois plus forte par rapport à celle des États-Unis), de l'Allemagne (1,5 fois), du Canada (un peu moins de 2,5 fois) ou encore du Danemark (un peu moins de 3,2 fois).
Ce constat est partagé par le Center for American Progress, qui rapporte, dans une étude consacrée à la mobilité aux États-Unis, que « la mobilité intergénérationnelle aux États-Unis est plus basse qu'en FranceAllemagneSuède, CanadaFinlandeNorvège et Danemark.
Parmi les pays à hauts-revenus pour qui des estimations comparables sont disponibles, seul le Royaume-Uni a un taux de mobilité inférieur à celui des États-Unis ». Plusieurs autres études convergent dans ce même sens.
CHAPITRE CINQUIEME
Le rêve américain dans les arts et la littérature
Plusieurs auteurs reconnus ont écrit des livres qui parlent d'une Amérique de l'ombre, bien éloignée de celles que les gens s'imaginent en pensant au rêve américain. Des livres parlant de la désillusion du rêve américain.

Un des plus grands livres à ce sujet est L’empire de l’illusion (2009) de Chris Hedges. Cet ancien« correspondant de guerre pour le New York TimesChris Hedges a reçu le Prix Pulitzer pour ses reportages sur le terrorisme et écrit aujourd’hui pour Harper’sThe NationMother Jones entre autres. Aux États-Unis, ses livres sur le militarisme américain et la crise morale qui sévit au pays ont été acclamés. Hedges est un penseur qui s’inscrit dans l’héritage de ArendtKeynes et Polanyi, mais son expérience en tant que reporter lui a aussi appris à écouter les gens et ses nombreux séjours dans les pays en guerre en ont fait un homme d’action, comme en témoignent ses nombreuses interventions militantes ». « Son brillant livre est une critique bien argumentée des dérives actuelles de la société AméricaineL’empire de l’illusion détaille en quatre plans — la culturela sexualitéle savoir et le bonheur —, les effets désastreux de l’ascension d’un système autarcique et évidé de toute réalité, et décrit l’Amérique estropiée qui en résulte.

Un nombre grandissant de personnes se replient dans le culte d’un soi fabriqué et imposé, dupés de la marchandisation de leur univers et de leur être. Ainsi, grâce à la culture de l’illusion et à la propagation de la pensée magique, l’État-entreprise réussit à occulter les véritables enjeux politiques de la crise généralisée qu’il provoque. Et la population, prise d’assaut, perd progressivement sa force de réplique. »

PROPOS DE BARACK OBAMA AU REVE AMERICAIN
Atlantico : Alors que les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres ne cessent de se creuser outre-Atlantique, au mois de juillet, un article du New York Times estimait que la ville de Détroit était une synecdoque des États-Unis. Selon cet article, Détroit représenterait la ville dans laquelle une économie égalitaire était née. Économie désormais morte et enterrée. En est-il de même pour le rêve américain ?

François Durpaire : Le rêve américain n’est pas forcément une réalité et il ne l’a jamais été. Le rêve américain est une projection vers un avenir meilleur. Il est détaché d’une analyse objective de la réalité. 
Le rêve américain existe depuis la création des États-Unis. Dans le musée de l'immigration d’Ellis Island à New York, on peut lire une citation d’un migrant qui disait rêver d'un pays aux rues pavées d'or.
Bien souvent, elles n'étaient pas pavées du tout et c'est aux migrants que l'on demandait de le faire. Cela nous montre que l’on parle bien d'un "rêve" et qu'il n’a jamais été question d’une réalité objective.
Les États-Unis traversent actuellement une crise économique, il n’empêche que les demandes de visas continuent d’augmenter.
Cet indicateur témoigne du fait que ce pays continue de faire rêver les citoyens du monde. Cela ne signifie pas que l’on rêve de la société américaine en tant que telle mais plutôt de notre possibilité de réussir dans cette société.
28% des jeunes diplômés français choisissent de s’installer à l’étranger en raison des obstacles qu’ils peuvent rencontrer en France. Nombreux sont ceux qui s’expatrient outre-Atlantique. Cela ne signifie pas qu’ils idéalisent la société américaine. Simplement, ils estiment qu’il leur sera plus facile de réussir là-bas.
Dans une récente interview relayée par le site d’information Business Insider, (Barack Obama) a déclaré que le rêve américain était auparavant plus accessible. "Les enfants n’étaient pas quotidiennement informés des tenues vestimentaires de Kim Kardashian ou de la destination des vacances de Kanye West. Les enfants pensent qu’il s’agit désormais d’un marqueur de succès". Les signes extérieurs de réussite ont-ils changé ?
Ces déclarations d’Obama s’inscrivent dans un parcours long. On constate chez lui un côté "père la morale". On se rappelle notamment des déclarations qu’il a faites le jour de la fête des pères appelant les pères américains à être plus présents.
Les déclarations auxquelles vous faites référence sont des propos que le président américain tenait déjà lorsqu’il était professeur de droit à l’université de Chicago dans les années 1990.
Il répétait à ses étudiants que la réussite ne se résumait pas au fait d’avoir un salaire élevé, que seuls comptent réellement les idéaux
Pour lui l'essentiel est "d’orienter sa vie autour d’une vraie ambition". Ambition qui ne peut se résumer à la réussite matérielle. Cette conception s’inscrit en fait dans la tradition du rêve américain.
Le rêve américain ne revêt pas uniquement un aspect matériel mais bel et bien un aspect plus spirituel qui peut être décrit comme une "recherche du bonheur".
En effet, dans la Déclaration d'indépendanceThomas Jefferson, grand admirateur de John Locke, choisit néanmoins de remplacer le "droit à la propriété" du philosophe britannique par celui de la "recherche du bonheur". Et ce qu’a rappelé Obama dans cette interview, c’est que le rêve américain ne peut se résumer à un concept matérialiste

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