Je me régale de cerises depuis une semaine mais, à vrai dire, ma joie serait plus grande encore si leur prix n'était pas exorbitant.
Cette année, nous devons à nouveau débourser 4 à 5 euros le kilo. La bigarreau origine France vaut par exemple 4,95 euros le kilo en moyenne. Qui peut encore payer ça ? Peu de monde apparemment : d'après les statistiques officielles, une famille française achètera cette année 2,5 kilos de cerises, ce qui représente 600 g par personne. Pour l'année !!
600 g de cerises, c'est ce que je mangeais étant petit en vingt minutes quand je passais par le cerisier de mon grand-père. C'était normal.
Avant l'arrivée de l'euro, jamais je n'aurais dépensé 2 euros pour un kilo de cerises (13 francs, alors que le kilo est aujourd'hui à plus de 30 francs).
Où passe l'argent ? Certains expliqueront que ce sont « les centrales d'achat », la « grande distribution », etc, qui font monter les prix. Pour ma part, j'ai l'impression de payer encore plus cher dans les épiceries indépendantes. Et les marchés ne sont pas si bon marché non plus. Nos enfants auront-ils encore les moyens d'acheter des cerises ?
Cette année, la récolte a pourtant été correcte. Elle est en légère baisse par rapport à la moyenne des cinq dernières années (- 7 %), mais en hausse de 32 % par rapport à 2012. (1) Il y a donc une relative abondance de cerises sur les marchés.
De plus, les producteurs se plaignent de l'arrivée en masse de cerises turques, qui ont le même aspect et le même goût mais coûtent beaucoup moins cher (1 euro le kilo chez le grossiste), ce qui, selon eux, « tire les prix vers le bas » (2), mais devrait aussi rendre les cerises plus accessibles, bien que ce ne soit pas vraiment bio-responsable.
Malheureusement, année après année, les prix semblent monter inexorablement. Je commence à craindre que, dans quinze ans, nos enfants ne pourront plus en acheter du tout. Quelles vertus des cerises pour la santé ?
Notre seule consolation est que la cerise est surtout bonne pour se faire (énormément) plaisir, mais qu'elle n'est pas indispensable pour la santé.
Elle a toutefois plusieurs avantages notables : elle est peu calorique (100 g de cerises contiennent 86 g d'eau), et sa forte teneur en eau en fait un aliment très bourratif. En termes scientifiques, elles ont une densité calorique de 0,5 sur 9 et un indice de satiété de 4,5 sur 5. (3)
C'est donc un bon fruit à consommer pour rester mince et éviter le diabète : la charge glycémique d'une portion de cerises (100 g) n'est que de 7 sur 100.
Elles est aussi riche en potassium, ce qui limite la rétention d'eau et aide au traitement des maladies auto-immunes neuro-dégénératives et des maladies des tissus conjonctifs.
Notons aussi la forte teneur des cerises en anthocyanes, des pigments de la famille des polyphénols qui ont une puissante action antioxydante. Les cerises seraient donc bonnes pour prévenir les maladies cardiaques. Elles font baisser le niveau d'inflammation des artères, ce qui a été démontré par une étude chinoise. (4) Les griottes aident à dormir
Fait remarquable et peu connu : une variété de cerises, les griottes, souvent utilisées pour les jus, par exemple dans les bières belges à la cerise (kriek), contiennent de la mélatonine, l'hormone du sommeil. Elles contribuent donc à vous donner un bon sommeil réparateur.
Des chercheurs anglais l'ont établi de manière formelle. Ils ont réparti des jeunes adultes en bonne santé en deux groupes et les ont invité à boire un certain breuvage chaque soir pendant 7 jours consécutifs. Dans un cas, il s'agissait de jus de cerises griottes, et dans l'autre d'un simple placebo. Résultat : le taux de mélatonine était plus élevé et la qualité du sommeil meilleure dans le groupe qui a bu le jus de cerises (5).
Il serait donc malgré tout très dommage que la cerise disparaisse complètement de la vie des générations futures. Une idée : que chaque lecteur de Santé Nature Innovation qui a un lopin de terre y plante un cerisier !
A votre santé,
Jean-Marc Dupuis
SDPI, votre sante-plus...!!!
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